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Programme 2022: à fond le fond

Cabinets de conseil: insoumis et communistes en guerre contre le privé dans le public

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Programmes de la présidentielle 2022: à fond le fonddossier
Tous les jours jusqu’à la présidentielle, «Libération» décortique les propositions des candidats. Fin du recours aux consultants extérieurs, recrutement de fonctionnaires, mesures anti-lobbying... Quelles solutions sont sur la table pour lutter contre l’influence croissante des experts privés dans les politiques publiques?
A Matignon. (Bruno Charoy/Bruno CHAROY)
publié le 14 février 2022 à 7h39

Ses sorties sur la «bonne bouffe» et le pinard feraient presque oublier que Fabien Roussel défend un programme économique en vue de la présidentielle. D’autant que celui-ci a des choses à faire valoir sur une actualité au moins aussi brûlante que la gastronomie française ces dernières semaines. A savoir l’influence grandissante des cabinets de conseil privés sur l’élaboration des politiques publiques. Le thème a une nouvelle fois été mis en lumière mardi 2 février par l’audition du ministre de la Santé, Olivier Véran, devant la commission d’enquête du Sénat sur le recours à des prestataires par l’Etat pour sa gestion de la pandémie.

Justifié pour des questions stratégiques et logistiques, selon le ministre, l’appel à des entreprises privées pour sous-traiter des expertises fait débat pour son coût et son inefficacité supposée. Entre mars 2020 et février 2021, le ministère de la Santé a ainsi passé 28 commandes auprès de 7 cabinets (Capgemini, Accenture, Citwell…) pour un total de 11,35 millions d’euros afin d’être accompagné dans la mise en œuvre de sa politique sanitaire. Face au Sénat, Olivier Véran a défendu en particulier le rôle du cabinet McKinsey, proche de l’entourage d’Emmanuel Macron, face à la sénatrice et rapporteure de