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Justice

Cadeaux des labos Urgo à Firmin-Le Bodo : la ministre de la Santé entendue par les enquêteurs

Le procureur du Havre annonce ce mercredi 10 janvier que la ministre de la Santé Agnès Firmin-Le Bodo a été entendue mardi dans le cadre d’une affaire de cadeaux illicites offerts par les laboratoires Urgo alors qu’elle était pharmacienne.
La ministre de la Santé par intérim, Agnès Firmin-Le Bodo, à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 20 décembre 2023. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 10 janvier 2024 à 20h48

L’enquête fera-t-elle trinquer la ministre de la Santé ? Agnès Firmin-Le Bodo a été entendue mardi par des enquêteurs de la police judiciaire et de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dans le cadre d’une affaire de cadeaux illicites reçus en tant que pharmacienne, a indiqué ce mercredi 10 janvier le procureur du Havre.

Agnès Firmin-Le Bodo a été entendue dans les locaux de la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets) de Rouen par les enquêteurs de la police judiciaire et de la Répression des fraudes (DGCCRF) chargés des investigations sur des cadeaux offerts par les laboratoires Urgo, a fait savoir le procureur de la République Bruno Dieudonné, confirmant une information de BFM TV.

Pas moins de 20 000 euros de cadeaux

La ministre fait l’objet d’une enquête judiciaire pour avoir reçu, en tant que pharmacienne au Havre, des cadeaux des laboratoires Urgo de 2015 à 2020 pour une valeur de 20 000 euros, selon Mediapart, qui avait révélé l’affaire en décembre. «Il n’y a ni conflit d’intérêts, ni avantage en nature, ni cadeau, il y a des négociations commerciales», avait assuré la ministre fin décembre.

Les cadeaux étaient proposés par Urgo contre une renonciation du pharmacien à une remise commerciale de la part du laboratoire à l’officine : cette pratique interdite a concerné un grand nombre de pharmaciens et le laboratoire a été condamné en janvier 2023 à une amende de 1,125 million d’euros – dont 625 000 euros avec sursis – par le tribunal correctionnel de Dijon, après une enquête de la répression des fraudes. Selon des sources professionnelles, la DGCCRF enquête sur tous les pharmaciens ayant accepté ces cadeaux (montres, magnums de champagne, cocotte en fonte, coffrets week-end…).