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Interview

Cahiers de doléances des gilets jaunes, cinq ans plus tard : «Il y a eu une volonté de déposer un couvercle sur les expressions des Français»

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Cinq ans après le lancement du grand débat national, les doléances n’ont pas été rendues publiques sur Internet. Le résultat d’une vision stigmatisante de l’exécutif à l’égard des campagnes, selon la députée écologiste Marie Pochon, qui a déposé une proposition transpartisane pour leur publication.
Des cahiers de doléances à Auger-Saint-Vincent (Oise), le 12 janvier 2024. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
publié le 16 janvier 2024 à 7h14

Ce sont 19 899 cahiers gardés au chaud dans les archives départementales. Cinq ans après la crise des gilets jaunes, les recueils de doléances rédigés par les citoyens à l’invitation d’Emmanuel Macron n’ont toujours pas été rendus publics. Pourtant, au moment de lancer le grand débat national, le Président avait promis que les propositions des citoyens seraient centralisées et accessibles à tous. «Les cahiers citoyens ouverts dans les mairies seront mis en ligne sous licence libre», assurait ainsi le site du grand débat avant d’être effacé d’Internet. Alors, pour corriger cette anomalie, la députée écologiste Marie Pochon a déposé à l’Assemblée nationale une proposition transpartisane (signée par des élus PS, Les Ecologistes, PCF, LFI, Modem, Renaissance et Liot) pour que ces doléances puissent être anonymisées et publiées sur Internet. Un moyen, selon elle, de faire entrer les attentes des Français émises durant la crise démocratique dans le débat politique.

Pourquoi vouloir rendre publiques les doléances du grand débat national ?

Car elles sont