On aurait voulu présenter le Brexit comme un cul-de-sac que l’on ne s’y serait pas pris autrement. A Beaucaire (Gard), municipalité dirigée par l’extrême droite depuis 2014, il existe une provocatrice, «rue du Brexit». Une rue en forme de «U» dont les deux extrémités débouchent sur la rue… Robert Schuman, l’un des pères fondateurs de l’Europe. Qui eût cru que cette voie sans issue, renommée en décembre 2016 sur proposition du maire Rassemblement national (RN), Julien Sanchez, serait évoquée à l’Assemblée nationale ? Le 30 janvier, au détour de son discours de politique générale, le Premier ministre, Gabriel Attal, s’attarde sur les risques d’un Frexit si Marine Le Pen ou ses successeurs venaient un jour à s’installer au pouvoir. Et d’argumenter devant les députés : «Qui, ici, étaient les premiers soutiens du Brexit ? Qui, ici, a baptisé dans les villes qu’il dirige des rues «Rue du Brexit» ? Qui, ici, s’est affiché ouvertement avec le leader du camp du Brexit ? C’est le Rassemblement National !»
Vice-président du RN, Sanchez, 40 ans, installé depuis dix ans à la mairie de Beaucaire, commune du Gard de 16 000 habitants, a sans d