Nous avons souvent brocardé Jean-Luc Mélenchon, son incapacité – jusqu’à l’agression de l’Ukraine – à être contre deux impérialismes à la fois (américain et russe), son attitude presque complotiste à propos des raisons, par exemple, de la non-accréditation du vaccin Spoutnik, sa stratégie du tumulte permanent, plus récemment sa réaction à l’affaire Quatennens, témoin d’un déphasage avec la révolution des rapports entre sexes…
Mais chez Mélenchon, il y a aussi du bon. Et si ses défauts créent un sentiment de gâchis, il faut aussi constater que le personnage a apporté beaucoup à la gauche de la gauche. Souvenons-nous de ce qu’elle était avant lui : des candidats trotskistes à la présidentielle qui pouvaient culminer à 10% (comme en 2002, Laguiller à 5,72 et Besancenot à 4,25), scores aussi avantageux qu’inutiles, puisque ces révolutionnaires étaient ensuite incapables de les reproduire aux législatives ou aux élections locales. Le voulaient-ils seulement ?
Socialisme productiviste
Mélenchon, depuis 2012, a réintégré la gauche de la gauche dans le giron républicain. Depuis que l’insoumis est sorti du PS, l’extrême gauche inopérante a disparu, la branche radicale du progressisme brandit