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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Ce que le verdict des législatives aurait dû enseigner aux politiques

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Après les élections de 2024 consécutives à la dissolution, il aurait fallu favoriser la formation d’un gouvernement transpartisan, réunissant les forces politiques prêtes à appliquer un programme négocié entre voisins idéologiques.

Les membres du Nouveau Front populaire lors de la journée de consultations d'Emmanuel Macron avec les partis politiques, en août 2024. (Stephane Dubromel/Hans Lucas pour Libération)
ParThomas Legrand
Éditorialiste - Politique
Publié le 29/10/2025 à 16h18

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Le monde politique dans son ensemble, personnel de tous bords et quasi-totalité des commentateurs, n’a pas su prendre la mesure du nécessaire passage de la culture de l’affrontement induite dans la bipolarisation, longtemps confortée par la prééminence des pouvoirs de l’exécutif sur ceux du Parlement, à une culture du compromis, exigence d’un paysage politique morcelé qui empêche toute majorité évidente. Ce passage aurait dû être radical. Il aurait fallu, comme cela se passe dans toutes les démocraties parlementaires, non pas tenter des compromis texte par texte en commençant par le budget (texte qui définit normalement, par son approbation ou son refus, les contours d’une majorité) mais essayer de former, en prenant le temps nécessaire, une coalition de gouvernement. Un gouvernement transpartisan, réunissant toutes les forces politiques prêtes à ne pas appliquer leur programme mais un programme négocié entre voisins idéologiques. Il eut fallu, pour cela, lire le verdict des urnes de 2024 avec d’autres yeux et d’autres réflexes que ceux de politiques et commentateurs shootés, depuis des décennies, au «fait majoritaire» ou à cette idée que les Américains appellent «winner takes all» («le gagnant prend tout»).

La solution d’une coalition gouvernementale aurai