Michel Barnier ne se lasse pas de cette boutade aux airs d’avertissement. Elu aux législatives de 1978, le Savoyard a fait son entrée à l’Assemblée nationale, à 27 ans, auréolé du titre de plus jeune député. «Benjamin, c’est un titre qu’on perd vite», plaisante-t-il souvent. Celui de Premier ministre aussi… En votant la censure, mercredi soir, les députés du Nouveau Front populaire et du Rassemblement national ont renversé son gouvernement et mis fin au bail de Michel Barnier, nommé le 5 septembre, faisant de lui le plus éphémère locataire de Matignon sous la Ve République.
«J’ai été et je suis fier d’agir pour construire plutôt que pour détruire […] Cela restera pour moi un honneur d’avoir servi avec dignité la France et les Français», a-t-il conclu mercredi soir dans son ultime discours à la tribune de l’Assemblée nationale, avant de recevoir les ministres à Matignon durant l’heure de vote scellant son sort.
Pessimiste, le Premier ministre avait entamé sa tournée d’adieu dès mardi. Si, pour la forme, il faisait mine de croire à un «réflexe de responsabilité» des oppositions, Barnier entenda