Avoir entre ses mains le «bouton nucléaire» parlementaire, c’est une chose. Savoir ce que l’on souhaite en faire en est une autre. Chez Les Républicains (LR), l’hypothèse de censurer le gouvernement continue de secouer les esprits. Voilà plus d’un an que la droite brandit à intervalles réguliers la menace d’une motion de censure. Les macronistes étant minoritaires à l’Assemblée, l’éventuelle coalition des oppositions derrière une initiative de LR pourrait faire chuter le gouvernement : il ne s’en était fallu que de 9 voix, en mars 2023, pour une motion déposée par le groupe indépendant Liot pendant la réforme des retraites. Signe que cet outil ne recueille suffisamment de voix qu’en des circonstances exceptionnelles, une seule censure a été adoptée sous la Ve République, en octobre 1962 contre le gouvernement de Georges Pompidou.
De la part de LR, s’agit-il d’un bluff permanent ou d’une menace destinée à être mise à exécution ? Côté macroniste, on oscille entre inquiétude et sarcasme face aux atermoiements du parti de droite. «Pourquoi est-ce qu’ils font mumuse ? Ils ont peur ? Qu’ils fassent une motion ! C’est le moment»,