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«C’est Raffarin croisé avec Larcher» : Sébastien Lecornu, itinéraire d’un apôtre droitier du «pragmatisme»

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Venu de la droite, l’ancien ministre des Armées s’est peu exprimé sur les sujets nationaux, se retranchant régulièrement derrière sa casquette d’élu local et le «pragmatisme», sa seule boussole idéologique.

Sébastien Lecornu, lors de la passation de pouvoir avec François Bayrou, à Matignon, le 10 septembre. (Denis Allard/Libération)
ParVictor Boiteau
Journaliste politique
Publié le 14/09/2025 à 6h34

La Grande Muette lui allait comme un gant, à ce taiseux détestant parler pour ne rien dire. Ministre des Armées depuis 2022, Sébastien Lecornu aura, jusqu’à sa nomination à Matignon, mardi 9 septembre, habilement évité les sujets qui fâchent. L’explosive réforme des retraites ? L’immigration ? La crise climatique ? «On ne l’a jamais entendu donner son avis sur un sujet de société, pince un proche d’Eric Ciotti, l’ex-patron des Républicains (LR). Il ne prend jamais la parole en dehors de son périmètre.» A l’hôtel de Brienne, «il a pris de la hauteur sur les débats de politique politicienne», le défend le sénateur centriste de l’Eure Hervé Maurey. L’Ukraine et la menace russe, l’intelligence artificielle, la dissuasion nucléaire… Le fauteuil de Pierre Messmer, résistant et ancien Premier ministre de Georges Pompidou, modèle de Lecornu, lui a apporté une certaine distance avec le cambouis de l’actualité. «Aux Armées, il était à l’abri des regards médiatiques, relève une ancienne conseillère. Il n’