D’Hollywood aux comics en passant par des best-sellers comme le Matin des magiciens (Louis Pauwels et Jacques Bergier, 1960), la littérature et le cinéma se sont largement approprié l’image d’un IIIe Reich versé dans l’occultisme, la magie et le néopaganisme. Pour autant l’historiographie actuelle tend à largement relativiser ce phénomène au sein du régime hitlérien qui, à l’exception de certaines personnalités et organisations, reste largement imperméable à ces éléments.
«C’est un vrai fantasme de considérer les nazis comme des néopaïens», tranche pour Libé l’historien spécialisé dans le IIIe Reich Christian Ingrao. «Il y a des mouvements néopaganistes allemands qui, autour des années 1920, ont une vraie influence au sein de la droite völkisch [courant intellectuel d’extrême droite allemand de la fin du XIXe siècle, ndlr] et donc par extension sur le parti nazi. Mais dès son arrivée au pouvoir en 1933, il n’y a plus de véritable politique religieuse dans le nouveau régime. C’est un non-sujet», souligne le chercheur.
Et joyeuses fêtes
Pour autant, les nazis ont une réelle aversion pour le clergé protestant et catholique, mais «c’est de l’ordre du pulsionnel et nullement inscrit dans une politique sérieuse», analyse Christian Ingrao. Il détaille : «En août 1941 quand le clergé s’en p