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Justice

Chantage à la sextape: à Saint-Etienne, un maire cerné par le scandale

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Impliqué dans une ahurissante affaire de chantage à la vidéo intime, Gaël Perdriau s’accroche à son poste, malgré la pression des élus locaux, du personnel municipal et d’une partie des administrés.
Rassemblement devant l'hôtel de ville de Saint-Etienne mercredi. (Bruno Amsellem/Libération)
par Maïté Darnault, envoyée spéciale à Saint-Etienne
publié le 16 septembre 2022 à 19h41

D’un côté, l’hôtel de ville de Saint-Etienne, gardé par une quinzaine de CRS. De l’autre, près de 200 habitants, militants de gauche ou simples citoyens. Ce mercredi, ils sont venus réclamer des explications – et exiger, pour la plupart, le départ du maire Les Républicains Gaël Perdriau. Entre les manifestants et les hommes en arme, le parvis reste désert. Un symbole du fossé qui s’est creusé en quelques semaines entre un élu cultivant son image de quinqua sportif et ses administrés, au rythme de l’invraisemblable scandale qui secoue la ville.

Depuis fin août, l’ancienne cité minière découvre avec sidération, au fil des révélations de Mediapart, un feuilleton sordide mêlant avidité politique, cabale sexuelle et détournement d’argent public. Durant huit ans, Gaël Perdriau et son directeur de cabinet, Pierre Gauttieri, se seraient livrés à un chantage à la vidéo intime auprès de l’élu centriste Gilles Artigues. Ce catholique pratiquant, proche de la Manif pour tous, a été filmé à son insu lors d’un massage érotique prodigué par un travailleur du sexe dans une chambre d’hôtel parisienne, début 2015. Artigues était perçu comme un rival par Perdriau, dont il a été le premier adjoint jusqu’à ce printemps. Les documents diffusés par <