Cher Jordan Bardella,
Ce jeudi matin sur France 2, vous avez confirmé que Saidali Boina Hamissi, cadre du Rassemblement national à Mayotte, ne figurerait finalement pas sur votre liste aux européennes. Cela fait suite aux révélations de Libération sur les propos racistes, sexistes et complotistes qu’il a tenus en ligne. Interrogé à ce sujet, vous avez botté en touche, expliquant ne pas en avoir eu connaissance. Et pour cause, expliquez-vous : «Quand vous êtes au RN, vous êtes laserisés, on vient fouiller dans vos réseaux sociaux. Les journalistes ont des moyens très professionnels pour le faire que les mouvements politiques n’ont pas toujours.»
Vous prêtez à Libération, M. Bardella, des moyens assez éloignés de la réalité. Voici la puissante machinerie mise en place pour découvrir les penchants machistes et poutinophiles de votre délégué départemental : nous avons eu recours à un objet de forme rectangulaire connecté à Internet, communément appelé «smartphone». Ce dernier, mû par une puissance de calcul sidérante, nous a permis d’accéder à l’application Facebook, où nous avons cherché le profil de Saidali Boina Hamissi. L’ayant trouvé, nous avons parcouru la page et lu les publications, mettant au jour les propos qui ont provoqué son exclusion de votre liste. Ensuite, le même artefact a été utilisé pour vous demander, ainsi qu’à vos équipes, une réaction. Vous n’avez pas donné suite à nos sollicitations. C’est bien dommage. Puisse ce mode d’emploi vous aider à traquer les trop nombreux cadres racistes, antisémites ou homophobes qui peuplent votre parti.