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Le billet de Thomas Legrand

Chez les politiques français, l’inculture (volontaire) du compromis

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Elections législatives 2024dossier
Depuis les législatives, l’attitude des responsables de tous bords n’est pas à leur honneur, témoignant d’un refus obstiné de la moindre concession, guidé par leur obsession présidentielle.
Le discours d'Olivier Faure à l'issue du second tour des législatives, à Paris, le 7 juillet. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
publié le 22 août 2024 à 11h07

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Le Président, en faisant traîner la nomination du prochain locataire de Matignon ; le Premier ministre en préparant déjà le prochain budget ; les macronistes et la droite en affirmant qu’ils censureraient par principe tout gouvernement comportant un insoumis ; les responsables du Nouveau Front populaire en excluant un accord de gouvernement avec d’autres forces, et en se trouvant bons parlementaristes sous prétexte qu’ils permettraient aux oppositions d’amender leurs textes ; les insoumis en prévoyant de déclencher une procédure de destitution du Président du haut de leurs 71 députés… Tous font preuve d’une inculture crasse du compromis.

En réalité, complètement obnubilé, hypnotisé, marabouté par l’élection présidentielle qui, dans ce moment de grande fragilité du Président et d’instabilité en vue, peut arriver n’importe quand, l’ensemble du spectre politique fait semblant de ne pas comprendre ce que les électeurs lui demandent depuis les législatives de 2022. Demande que les Français ont rééditée de façon plus accentuée en 2024, refusant que le