Au poste-frontière de Menton (Alpes-Maritimes), vendredi 12 avril, Nadine Morano est inratable. Sa casquette en laine n’y est pour rien. Difficile de ne pas la voir s’agiter, postée derrière les caméras et Eric Ciotti, approuvant les rodomontades du patron du parti sur l’immigration. Face aux journalistes présents, curieux de sa présence, la députée européenne se gondole. Elle, la militante modèle, ancienne ministre de Nicolas Sarkozy et chouchoute des derniers électeurs LR, serait écartée de la liste de François-Xavier Bellamy ? Impossible, sa présence est assurée, jure-t-elle. Et d’oser crier, à quelques mètres de Ciotti qui fait la sourde oreille : «C’est un secret de polichinelle !» Le Niçois connaît la réputation de la Nancéienne, mélange de franc-parler adulé par la base et de propos outranciers refroidissant les plus modérés. Ciotti sait surtout que sa désignation en place éligible horripilera un paquet de cadres et de parlementaires. Bingo !
Placée en 6e position, devant de plus méritants sortants, elle cristallise les mécontentements. «Nadine [Morano] et Brice [Hortefeux] sont des épouvantails. Les deux