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Election interne

Chez LR, une présidence dans l’ombre et l’indifférence

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Si la campagne pour départager notamment Eric Ciotti, Bruno Retailleau et Aurélien Pradié offre aux militants LR un vrai choix de ligne, elle témoigne du rétrécissement idéologique et militant du parti.
Les candidats à la présidence de LR Eric Ciotti, Aurélien Prad ié et Bruno Retailleau, lors de la rentrée politique du parti à Paris, le 21 septembre. (Albert Facelly/Libération)
publié le 24 octobre 2022 à 19h30

Pour François-Xavier Bellamy, l’expérience a été éclairante. Fin septembre, l’eurodéputé Les Républicains (LR), qui soutient Bruno Retailleau pour la tête du parti, participe à une opération de campagne téléphonique. Au bout du fil, d’anciens ou actuels sympathisants de LR, auprès desquels il vante son candidat. Beaucoup, constate rapidement l’élu, sont sans lumière sur l’actualité du parti. «Ils voyaient ça de très loin : “Qui sont les candidats ? Ah bon, lui aussi ?” Et encore, on parle de gens qui sont électeurs ou l’ont été…»

Après Laurent Wauquiez (2017-2019) et Christian Jacob (2019-2022), LR va connaître son troisième président en cinq ans, et la première vérité du match est là : à l’approche du scrutin, prévu les 3 et 4 décembre, la campagne se déroule dans l’indifférence du public. «C’est une élection de bac à sable», se désole une figure du parti, presque surprise de l’espace que continuent de lui offrir les médias : «On parle d’un corps électoral équivalent à la moitié des adhérents de la Fédération française de badminton» – soit environ 65 000 adhérents LR contre 135 000 amateurs de raquette. Leur nombre a baissé de 56 % depuis la primaire présidentielle du parti, fin 2021.

No man’s land idéologique

C’est presque dommage pour une élection qui, cette fois, offre à ces électeurs un vrai choix de ligne : réactionnaire et libérale avec le président des sénateurs LR Bruno Retailleau ; populiste et xénophobe avec le député Eric Ciotti ; néochiraquienne avec son jeune collègue