Christiane Taubira est un bonbon. Celui qu’on offre à un enfant après une chute. Il fait du bien sur le moment ; soulage la douleur. La gauche cherche des mots pour combattre les méchants ? Elle sait faire. L’ancienne garde des Sceaux trouve toujours la bonne formule – qu’elle emprunte parfois à des penseurs – pour soulager les bleus. Au fil des ans la Guyanaise est devenue une icône. Les foules de gauche gardent en mémoire ses prestations au Palais-Bourbon durant le dernier quinquennat, lorsqu’elle défendait avec lyrisme le mariage pour tous face à une droite fermée – qui a toujours aimé la détester (l’inverse marche très bien aussi) – et une extrême droite raciste.
Une autre histoire : personne n’a oublié son départ du gouvernement, en janvier 2016. Elle était contre la déchéance de nationalité proposée par François Hollande après les attentats. Une image reste en tête : son départ à vélo de la place Vendôme sous les regards des curieux et des flashs. Une certaine prestance. Christiane Taubira – qui va souffler sa 70e bougie en février – est appréciée dans le monde artistique. L’écrivain et chanteur Gaël Faye lui a fait une place sur la scène du Zénith, à la fin du mois de novembre. L’ancienne garde des Sceaux a lu un texte ; elle a eu le droit à une standing ovation. Un matin d’été 2020, à Paris,