Christophe Castaner connaît bien la famille Le Pen. En Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), il a d’abord eu affaire à Jean-Marie Le Pen, conseiller régional d’opposition à l’époque, où lui, futur ministre de l’Intérieur, était vice-président du socialiste Michel Vauzelle. Il a ensuite affronté la petite-fille, Marion Maréchal Le Pen aux dernières régionales. Tête de liste du Parti socialiste (PS), le député des Alpes-de-Haute-Provence avait dû retirer ses listes dans l’entre-deux tours et appeler à voter pour la droite de Christian Estrosi afin d’éviter à la nièce de Marine Le Pen de prendre cette collectivité de plus de 5 millions d’habitants. Aujourd’hui patron des députés La République en marche, il affronte la députée du Pas-de-Calais dans l’hémicycle… quand elle est présente. S’il demande à son camp d’«assumer la part de critiques contre» le macronisme pour retenir les électeurs de gauche en cas de second tour face à Le Pen en 2022, il critique le «ni-ni» de la droite et une partie de la gauche qui se refuse désormais à départager Macron de l’extrême droite.
Selon la fondation Jean-Jaurès, le risque que Marine Le Pen soit élue en 2022 est «limité mais bien réel», est-ce aussi votre avis ?
Oui. Je n’ai jamais douté de ce risque. Marine Le Pen, grâce à l’entreprise de dédiabolisation qu’elle construit depuis dix ans, se montre sous des atours qui ne sont pas ce qu’elle est mais qui peuvent séduire une partie de l’électorat. Elle considère sa