A Matignon, François Bayrou devait assurer la stabilité en nouant des accords avec le PS. Il a échoué. «La messe est déjà dite», assurait Olivier Faure avant de se rendre à la réunion du jour avec le Premier ministre «par politesse républicaine».
Au sortir de la rencontre, le premier secrétaire du PS estime que «deux projets» différents se sont confrontés lors du face-à-face avec Bayrou. Faure a tenu à défendre la contre-proposition de budget présentée par son parti, qui va chercher l’argent «dans la poche de ceux qui ont beaucoup profité des huit dernières années», assure-t-il. La rencontre n’a pas changé la position des socialistes sur le vote de lundi prochain. «François Bayrou le sait, notre décision est irrévocable. Lundi, nous voterons contre la confiance», clamait-il sur RTL ce matin, avant de se rendre au 57 rue de Varenne.
Chez Pol
De son côté, François Bayrou avait jugé la veille «pas très cohérente» la démarche du Parti socialiste de «vouloir abattre son gouvernement» lors du vote de confiance du 8 septembre tout en réclamant de gouverner ensuite avec «le soutien du bloc central».
«Est-ce qu’il est logique, cohérent de dire : je vais abattre votre gouvernement et après vous me soutiendrez ?» s’était faussement interrogé le Premier ministre sur BFMTV /RMC. Le premier secrétaire des roses n’a en effet pas caché son envie de voir nommé un Premier ministre de gauche, se disant être «à la disposition du chef de l’Etat» pour échanger sur les conditions d’un remplacement du gouvernement de François Bayrou.
Les chefs du bloc central enjoints à travailler avec le PS
Alors que l’après-Bayrou se profile, le Parti socialiste, «volontaire» pour gouverner en faisant des compromis, se trouve au centre des attentions de la macronie mais ne veut pas rejouer les négociations des «petits ajustements» du début d’année, quand son parti avait refusé de censurer le Premier ministre. Olivier Faure s’est même dit prêt à ne pas recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour gouverner, ce qui suppose de trouver des compromis avec le bloc central, faute de majorité pour la gauche à l’Assemblée.
Le président de la République Emmanuel Macron avait lui-même enjoint mardi aux chefs du camp gouvernemental de travailler avec le PS, «pour élargir» son assise avant le vote, «et le cas échéant après». A l’occasion d’un déjeuner à l’Elysée, le chef de l’Etat avait réuni Bayrou, Attal, Philippe et Retailleau, qui soutiennent le gouvernement, les invitant, outre les socialistes, à travailler avec d’autres partis, à l’exclusion de LFI et du RN.
Un message reçu par Laurent Wauquiez qui, jeudi matin sur BFM, a assuré : «On a pris un engagement, nous : on ne censure pas. On ne censurera pas un gouvernement socialiste, on ne censurera pas un gouvernement du RN.» Position que le député auvergnat justifiait en ce qu’ils ne faisaient «pas partie de ceux qui font tomber des gouvernements dans ce pays». Un engagement apprécié par Olivier Faure à sa sortie de Matignon : «Tant mieux si Wauquiez ne nous censure pas.»
Mise à jour à 11h32 avec les déclarations d’Olivier Faure à la sortie de Matignon