Que le Parti socialiste et La France insoumise aient acté voilà longtemps qu’ils ne gouverneraient pas ensemble, voilà qui ne surprendra personne. Que la seconde envisage de ne pas soutenir le premier si ce dernier devait arriver au pouvoir, voilà qui approfondit la défiance entre les deux formations de gauche. Ce lundi, la présidente des députés insoumis Mathilde Panot a clairement fait comprendre qu’un gouvernement socialiste se ferait sans la confiance de ses troupes.
«Nous n’accorderons pas de confiance à un gouvernement qui ne porte pas un programme de rupture, sur lequel les socialistes ont été élus», a prévenu l’élue du Val-de-Marne, lundi 1er septembre sur France 2. Et de clarifier, quelques instants plus tard : «Le seul gouvernement que nous soutiendrons, ce sera le nôtre, celui qui gouvernera sur un programme de rupture.»
«Nous ne voulons pas participer à un bricolage»
La sortie intervient alors que, lors de la rentrée politique du parti à la rose, vendredi 29 août, Olivier Faure a fait connaître l’intention du PS de gouverner, en proposant un contre-budget fondé davantage sur la recherche de recettes que sur des économies dans les dépenses publiques. Un projet de gouvernement qui ne comprendrait pas de ministres issus de la France insoumise, mais bien les autres composantes de l’ex-Nouveau Front populaire. «S’il croit nous priver en faisant cela… Nous ne voulons pas participer à un bricolage qui permet d’une manière ou d’une autre, de continuer une politique macroniste.»
La position n’est pas vraiment nouvelle du côté du bloc insoumis, principale force de gauche à l’Assemblée, qui reproche au PS d’avoir maintenu en vie le gouvernement Bayrou en ne votant pas contre la confiance, en janvier 2025. Lors des universités d’été de LFI le 26 août, Jean-Luc Mélenchon avait de son côté annoncé la couleur : «Nous ne soutiendrons aucun parti que le nôtre, est-ce que c’est clair ?» Et Mathilde Panot d’enfoncer le clou, si ce n’était pas encore assez clair : «Le Nouveau Front populaire a achoppé au fait que le Parti socialiste refuse de respecter le programme qu’ils ont pourtant signé il y a un an, et recule sur des mesures qui nous tiennent à cœur.»