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Clémentine Autain dit qu’elle sera «sans doute candidate» en cas de démarche commune à gauche pour 2027

A gauche, les grands travaux pour 2027dossier
La députée de Seine-Saint-Denis défend l’organisation d’une primaire et d’une candidature unique à gauche pour la prochaine élection présidentielle.
Clémentine Autain le 26 mars 2025. (Thibaud Moritz/AFP)
publié le 30 avril 2025 à 17h22

L’appel de Lucie Castets ne sonne pas tout à fait dans le vide. Alors que l’ex candidate du Nouveau Front Populaire au poste de Première ministre a enjoint dans une tribune publiée le 23 avril dans Libération, toutes les personnalités de gauche à se rassembler le 2 juillet pour discuter des conditions d’élaboration d’une candidature commune pour 2027, François Ruffin a répondu présent mardi 29 avril. «Nous en serons. Toutes les initiatives sont les bienvenues pour rouvrir, à gauche, entre l’extrême droite et l’extrême argent, un chemin de victoire et d’espoir», a-t-il assuré sur X.

Après le député de la Somme, et la patronne des Écologistes Marine Tondelier, c‘est au tour de Clémentine Autain de confirmer sa venue ce mercredi 30 avril, au micro de Ici Drôme Ardèche. «Si nous sommes tous ensemble, nous pouvons accéder clairement au second tour», estime l’ex parlementaire insoumise, qui siège désormais au groupe Écologiste et Social à l’Assemblée. «Il faut que nous fassions cause commune, nous en avons la responsabilité pour pouvoir être au second tour et pour pouvoir battre l’extrême droite.»

«C’est l’aspiration ultra-majoritaire du peuple de gauche»

L’élue de Seine-Saint-Denis plaide aussi pour l’organisation d’une primaire, jugée selon elle «extrêmement réaliste». «C’est l’aspiration ultra-majoritaire du peuple de gauche et ça correspond d’ailleurs à ce que moi je constate dans ma tournée en France, je vois des militants qui ne demandent que ça», argumente-t-elle. Avant d’ouvrir la porte à sa propre candidature à un tel processus. «Je serai sans doute, si nous avons une démarche commune, candidate à représenter l’ensemble de la gauche et des écologistes», assume-t-elle.

Si tel était le cas, Clémentine Autain devrait affronter François Ruffin, candidat presque déclaré depuis le lancement le 1er avril d’une tournée de meetings partout en France, mais aussi peut-être Marine Tondelier, ou Lucie Castets, auxquelles sont parfois prêtées des ambitions élyséennes.

Si Fabien Roussel a récemment réclamé sur France Inter que Dominique de Villepin soit intégré à une éventuelle primaire de la gauche pour 2027, le chef des communistes reste ambigu sur sa volonté de s’y présenter lui-même. Concentré sur la tournée de son bouquin Le parti pris du travail, celui qui est redevenu maire de sa petite commune de Saint-Amand-les-Eaux dans le Nord après avoir perdu son siège de député en juillet, a même formulé quelques réticences dans le Parisien en se disant opposé «à une union de façade qui met de côté les désaccords fondamentaux».

Faire monter la pression

Les socialistes, eux, sont obligés de reporter les questions de partenariat après les résultats de leur congrès, prévu mi-juin. Enfin, les insoumis restent plutôt silencieux. Mais semblent déjà investis dans les préparatifs d’une quatrième candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle. Qui a toujours dit tout le mal qu’il pensait des primaires, et son refus de se plier à une telle compétition. Reste que l’initiative de Lucie Castets vise à faire monter la pression sur l’union, en prenant à partie l’opinion, et en instaurant les prémices d’un rapport de force avec les velléitaires qui préféreraient partir en solitaire.

À ce titre, Marine Tondelier s’est empressée de relayer un sondage d’Harris Interactive paru ce mercredi, qui teste l’hypothèse d’une gauche rassemblée en 2027. Verdict : 26 % contre 34 % pour le Rassemblement national, et seulement 19 % pour le bloc central, non allié aux Républicains, qui obtiendraient de leur côté 10 %. «Unie, la gauche accède au second tour», s’est félicitée la cheffe verte. L’exercice reste pourtant très théorique, et ne tient pas compte de l’influence des personnalités des candidats sur le choix du vote. Tout en pariant sur une division de la droite et des héritiers du macronisme, très loin d’être acquise.