L’inscription de la protection du climat dans la Constitution est l’histoire de deux trains lancés l’un contre l’autre. La question n’est plus de savoir si la collision aura lieu, mais qui en portera la responsabilité. Emmanuel Macron, qui a sorti de son chapeau l’idée d’un référendum le 14 décembre 2020 sans même en avoir averti au préalable sa ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili ? Ou la droite sénatoriale, accusée de ne pas vouloir inscrire dans la loi fondamentale cette mesure prônée par la Convention citoyenne pour le climat (CCC) ? «J’ai envie de renvoyer dos à dos la droite sénatoriale et la droite présidentielle», ironise le président des sénateurs écologistes, Guillaume Gontard.
Depuis décembre, chacun reste inflexible et rejette sur l’autre camp la responsabilité de l’échec annoncé. L’exécutif défend mordicus la formulation de la CCC, votée par l’Assemblée nationale au mois de mars : «La France garantit la préservation de la biodiversité, de l’environnement et la lutte contre le changement climatique.» Depuis des mois, la majorité sénatoriale de droite et du centre prévient pourtant que les termes «garantir» et «lutter» lui posent pro