«Ton Ciotti…» Ces derniers jours, quand ils se rendent sur des barrages tenus par les agriculteurs, les députés Les Républicains (LR) doivent faire le service après-vente des annonces de leur patron, Eric Ciotti. A les entendre, la tâche est pénible. L’élu des Alpes-Maritimes a proposé ce week-end un «dispositif d’accompagnement financier» pour les paysans, afin qu’aucun d’entre eux ne gagne «moins de 1 500 euros net par mois». Comment serait-il financé ? Simple, a développé le Niçois mardi sur France 2, il suffirait de taper dans les «2 milliards» d’euros consacrés à l’Aide médicale d’Etat (AME) réservée aux sans-papiers – et que LR rêve de supprimer. Une obsession migratoire à tous les étages, relève-t-on dans les rangs de la droite, un poil lassé.
Editorial
«C’est une énorme connerie, râle un député LR, élu dans une circonscription rurale d’Auvergne-Rhône-Alpes. Ça fait le lit du Rassemblement national…» Au Sénat, lors de la réunion hebdomadaire du groupe mardi, le sénateur de la Haute-Loire Laurent Duplomb, «monsieur agriculture» de l’équipe, en a remis une couche dans la critique. Un conseiller parlementaire dissèque : «Les agriculteurs votent pour nous parce qu’on parle du travail. Pas de subventions. C’est là où Ciotti a fait une énorme erreur.» Au palais du Luxembourg comme à l’Assemblée, les troupes LR préfèrent plancher sur le fond. «La crise agricole, c’est une lame de fond que nous avons sentie arriver depuis des mois»