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Le billet de Thomas Legrand

Colère des agriculteurs : Gérald Darmanin osera-t-il dénoncer l’«agroterrorisme» ? (Spoiler : non)

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Les violences en marge des manifestations agricoles ne sont pas – du tout – condamnées de la même manière par le gouvernement. Un deux poids deux mesures par rapport aux actions écologiques, qui, pourtant, dénoncent les logiques industrielles conduisant à la désespérance du monde paysan.
Les agriculteurs de Haute-Garonne occupent l'autoroute A64 près de Toulouse, à hauteur de Carbone, le 19 janvier. (Matthieu Rondel/Hans Lucas pour Libération)
publié le 21 janvier 2024 à 12h23
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Les agriculteurs détruisent à l’explosif un bâtiment administratif en travaux, envahissent un commerce, bloquent des autoroutes. Ce n’est pas, pour le débat général, de la «violence», c’est de la «colère» et la police se tient à bonne distance. Doubles standards, discours à géométries variables. La «colère» des agriculteurs, justifiée ou non, se manifeste par des dégradations bien plus importantes, préméditées et réalisées avec du matériel largement plus dangereux que tout ce qu’ont pu utiliser les jeunes militants écologistes que Gérald Darmanin qualifiait «d’écoterroristes» après la manifestation de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), en mars.

De lourdes condamnations ont d’ailleurs été prononcées à l’encontre des organisateurs de cette manifestation interdite : douze mois de prison avec sursis pour le porte-parole de l’association «Bassines non merci». Les