Extrait de Chez Pol, notre newsletter politique réservée à nos abonnés : découvrez-la gratuitement.
En annonçant une alliance avec l’extrême droite, Eric Ciotti a non seulement mis le bordel à droite mais également démontré une certaine dextérité que l’on soupçonnait depuis des lustres dans cet art bien français de la collaboration. Hier, ce mot et le terrible cortège qu’il trimballe a été l’arme de toute la droite opposée à la décision du président du parti Les Républicains de s’acoquiner avec les héritiers d’un parti fondé par des Waffen-SS. «C’est une trahison. En passant cet accord avec le Rassemblement national, [Ciotti] a fait le choix de la collaboration avec le RN. […] C’est misérable», a ainsi lancé sur TF1 Xavier Bertrand. Le président des Hauts-de-France qui a, depuis longtemps, fait de la lutte contre l’extrême droite son cheval de bataille électorale, a opposé à Ciotti la «droite républicaine», «une droite de résistance», selon lui.
CheckNews
Bertrand n’est pas le seul à évoquer en substance la France vichyste. «Il est en train de sauver sa circonscription à Nice. Cela s’appelle de la collaboration», a jugé la vice-présidente du parti Florence Portelli, sur France Info. «Nous savons désormais qu’en juin 1940, Ciotti n’aurait jamais traversé la Manche», a quant à lui jugé le député LR Julien Dive sur X (anciennement Twitter), accompagnant son message d’un hashtag plutôt parlant : #LesRésistants. «Dans la famille gaulliste, ce sont les traîtres qui partent et les résistants qui restent», a embrayé sur le même ton le trublion LR Aurélien Pradié, sur France 2 ce matin.
Cet angle d’attaque a même fini par déborder LR. Bruno Le Maire, pas forcément connu pour ses talents en matière d’opposition à l’extrême droite, a lui aussi fait usage du champ lexical de l’amitié franco-nazie. «Faisons une place dans notre majorité à tous les élus et militants LR qui refusent la collaboration», a-t-il proposé, encore sur X. Un appel du 11 juin resté pour l’instant sans réponse.