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Ils sont passés en mode ultra-offensif. Le Président, Emmanuel Macron, le Premier ministre, Gabriel Attal, ou encore le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, tous ont musclé leurs discours, ces derniers jours, à propos du Rassemblement national. Le parti d’extrême droite est désigné comme le principal adversaire du camp présidentiel, et inversement, pendant que la gauche peine à exister. «L’agriculture, elle mérite mieux que de la mauvaise politique et elle mérite mieux que le projet de décroissance et de bêtise qui consiste à expliquer aux gens que la solution ce serait de sortir de l’Europe», lançait face aux caméras de télévision le chef de l’Etat, dimanche, au Salon de l’agriculture. «Le RN et Marine Le Pen sont les passagers clandestins de cette crise agricole. Ils sont là, ils attendent que la crise s’éveille et ils viennent butiner dessus et expliquer qu’ils auraient toutes les solutions», poursuivait le Premier ministre sur les antennes de RTL, mardi matin.
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Les deux camps s’échangent les attaques par interviews interposées. Dans l’Humanité, le 19 février, Emmanuel Macron estime que le Rassemblement national «ne s’inscrit pas dans l’arc républicain». Pourtant, quelques semaines auparavant, Gabriel Attal semblait moins contrarié par le parti d’extrême droite. Début février, le nouveau locataire de Matignon assumait de «travailler avec tout le monde. J’ai toujours considéré, dans mes fonctions, que les parlementaires avec lesquels on doit travailler, c’est l’Hémicycle». Y compris ceux du Rassemblement national, donc. Jordan Bardella, quant à lui, décrit le Président sur BFM comme «un homme seul qui gouverne contre les Français. Le président de la République est dans une dérive schizophrénique inquiétante et dangereuse au regard de sa fonction».
Jordan Bardella en tête des intentions de vote aux européennes
Pendant ce temps-là, la gauche échappe aux coups. Mais ce n’est pas forcément bon signe. Alors qu’elle aurait pu profiter de la crise agricole pour retrouver des couleurs, elle semble inaudible, étouffée par les favoris des sondages, le RN et Renaissance. Des sondages qui placent les trois principaux partis de gauche autour des 10 %. Résultat, le mois de février s’achève en consacrant Jordan Bardella en tête des intentions de vote aux européennes, autour des 30 %, nettement devant le parti présidentiel, représenté en tête de liste par une inconnue du grand public, Valérie Hayer. Reste à savoir si le rapport de force peut encore s’inverser et si la gauche, désormais convaincue d’avancer dispersée, peut exister.
Mercredi 28 février, nos journalistes politiques Charlotte Belaïch et Sylvain Chazot sont venus discuter de ce changement de ton du camp présidentiel, mais aussi des chances de la gauche, sur notre chaîne Twitch. Vous pouvez retrouver nos discussions en tête d’article.