Réalisé dans la foulée de la présentation de la réforme des retraites par Elisabeth Borne, mardi soir, un sondage Elabe réalisé pour BFM TV alarme le gouvernement : 59 % des Français sont opposés à cette nouvelle version, soit six points de plus que pour celle qu’Edouard Philippe avait présentée en janvier 2020. Pire, l’état d’esprit des actifs est particulièrement hostile : 67 % d’entre eux jugent le projet «injuste», 58 % le trouvent «inefficace», et 51 % estiment qu’il n’est pas «nécessaire». De quoi mettre à mal le triptyque «justice, équilibre, progrès», auquel se cramponne la majorité pour vendre sa réforme. «On doit tuer dans l’œuf l’idée que la réforme ne serait pas utile et qu’elle ne serait qu’un truc politique, s’alarme un ministre. Les chiffres sont têtus. Il faut expliquer que la réforme est indispensable, sinon c’est la banqueroute dans 10 ans.»
Comment dissuader les actifs de descendre en masse dans la rue ? Voilà la question qui obsède l’exécutif, bien plus effrayé par un mouvement social d’ampleur que par l’opposition de la gauche et du RN à l’Assemblée nationale. «J’en appelle aux Françaises et aux Français. Nous vous demandons de bien vous informer, de bien vous renseigner», les a exhortés Olivier Véran lors du compte rendu du Conseil des ministres de mercredi. Et le port