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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Comment l’Etat a oublié la bonne gestion des manifestations

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Des débordements sont à craindre dans le mouvement contre la réforme des retraites ce jeudi. Longtemps pionnière en gestion des foules militantes, la France est désormais un contre-modèle.

La robocopisation de l’accoutrement policier, l’affaiblissement syndical, le tout-info sont parmi les tendances de l’époque qui forment un contexte propice à la violence. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
ParThomas Legrand
Éditorialiste - Politique
Publié le 19/01/2023 à 8h30

C’est le moment, alors que s’engage un mouvement social potentiellement massif, de se poser la question du maintien de l’ordre. Ces dernières années la France a perdu ce statut, longtemps mérité, de pays modèle en la matière. Les autorités policières, face à de nouvelles formes de violences manifestantes (très organisées façon black block ou erratiques façon gilets jaunes) ont préféré importer les méthodes de maintien de l’ordre en cours en banlieue, plutôt que de réfléchir, comme l’a fait efficacement l’Allemagne aux prises avec une montée de la radicalité écologiste.

Les groupes de policiers de la BAC ou rattachés à la préfecture de police de Paris (PP) sont sur-utilisés lors des manifestations. Du massacre des Algériens le 17 octobre 1961 aux gilets jaunes éborgnés, en passant par les neuf morts du métro Charonne en 1962 et la mort de Malik Ousse