François Bayrou aurait pu être clair, net, précis, et s’en tenir à l’impossibilité «a fortiori pour un responsable gouvernemental, de critiquer une décision de justice». Mais non, interrogé sur la condamnation de Marine Le Pen à une peine de cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire, pris entre les éructations du Rassemblement national sur les «juges tyrans» et les injonctions de la gauche à soutenir «inconditionnellement» la justice, le Premier ministre a fait… du Bayrou. Et déroulé un argumentaire sinueux, difficilement audible dans l’hémicycle surchauffé de la séance des questions au gouvernement ce mardi 1er avril, il a voulu apporter son «soutien» aux juges tout en exprimant ses «interrogations» sur l’exécution provisoire de la peine d’inéligibilité qui pourrait empêcher Le Pen de concourir à l’élection présidentielle de 20