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Libération
Probité

Condamné pour détournement de biens publics, le président du conseil départemental de la Somme quitte son poste

Stéphane Haussoulier était soupçonné d’avoir utilisé les cartes bancaires mises à sa disposition dans le cadre de ses multiples mandats pour payer notamment des restaurants chics ou des clubs de striptease. Il a fait appel de sa condamnation.
Stéphane Haussoulier lors d'une réunion à Paris le 6 octobre 2022. (Amaury Cornu/Hans Lucas. AFP)
publié le 6 décembre 2024 à 21h13

Il arrête les frais. Le président du conseil départemental de la Somme Stéphane Haussoulier (divers droite) a annoncé ce vendredi 6 décembre dans un communiqué renoncer à son poste, à la suite de sa condamnation mardi pour détournement de biens publics, dont il a fait appel. «Je comprends pleinement les inquiétudes, et même les colères, exprimées par certains élus. Je mesure également que mon maintien à la présidence pourrait perturber, pendant plusieurs mois, le bon fonctionnement de l’Assemblée départementale, élue pour servir les Samariens», a écrit Stéphane Haussoulier dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.

L’élu de 56 ans a été condamné pour avoir profité de ses diverses casquettes politiques et professionnelles pour obtenir des remboursements doubles, voire triples, de notes de frais de déplacements et de restaurants, entre 2016 et 2023. Il était également accusé d’avoir utilisé les cartes bancaires mises à sa disposition dans le cadre de ses multiples fonctions à des fins personnelles pour des achats d’alcool, des restaurants, notamment le prestigieux George V à Paris, ou encore pour un club de strip-tease. Le préjudice total a été évalué à près de 370 000 euros.

Mardi, Stéphane Haussoulier a été condamné à trois ans d’emprisonnement avec sursis, trois ans d’inéligibilité et 30 000 euros d’amende pour détournement de biens publics, escroquerie et blanchiment. Il déclare dans son communiqué avoir fait appel de cette décision et rappelle que le tribunal n’a pas ordonné l’exécution provisoire de la peine, requise par le parquet.

«Les juges ont ainsi estimé que je pouvais continuer à exercer mes mandats, notamment celui de Président du Conseil départemental de la Somme», écrit-il, se disant «profondément fier du chemin parcouru en quatre ans, avec des politiques qui font sens pour notre département». Et surtout pour son propre train de vie.