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Conférence à Rennes-II annulée : Mélenchon dénonce une «opération islamophobe d’intimidation»

Alors que Jean-Luc Mélenchon et Emma Fourreau, responsable des Jeunes Insoumis, devaient tenir une conférence à l’université Rennes-II, celle-ci l’a annulée dans l’après-midi. Une décision justifiée par une menace d’attentat islamiste qui provoque la colère des insoumis.
Jean-Luc Melenchon, à Saint-Gilles-les Bains (la Réunion), le 6 avril 2024. (Richard Bouhet /AFP)
par Lucas Bauer
publié le 10 avril 2024 à 21h21

Ils n’ont pas pu prendre la parole. Jean-Luc Mélenchon et Emma Fourreau, candidate La France insoumise aux européennes, n’ont pas pu tenir leur conférence à l’université Rennes-II prévue ce mercredi 10 avril à 18 heures. «Le risque nous a été confirmé par la préfecture, a expliqué la direction auprès du quotidien le Télégramme. Etant donné la situation, on a préféré annuler cette conférence car ce qui nous tient le plus à cœur est la sécurité des lieux et des personnes.» Le triple candidat à l’élection présidentielle a exprimé, lui, ses doutes sur son blog sur la raison de l’interdiction de sa venue et pointe une «opération islamophobe d’intimidation».

«Une signification politique évidente»

Informés de l’interdiction de la conférence à 15 heures, Jean-Luc Mélenchon et son équipe disent avoir questionné la préfecture qui leur aurait affirmé ne pas avoir déclenché d’alerte attentat. Alors que les services de l’Etat étaient, selon les insoumis, ouverts à une sécurisation des lieux en cas de besoin par l’université, cette dernière n’en aurait pas fait la demande. Les conférenciers ont donc été prévenus de l’annulation dans un mail envoyé à 16h45.

Les insoumis se sont ensuite empressés de réagir via un post de blog de Jean-Luc Mélenchon. Ils estiment que cette annulation revêt, en pleine campagne européenne, «une signification politique évidente». Ils dénoncent par ailleurs l’usage de la menace terroriste comme motif politique contre les opposants au pouvoir. L’Union pirate, premier syndicat de l’université Rennes-II, déplore ce choix fait par la direction : «J’ai vu le mail qui a été envoyé, ça se voit que c’est de la fabrication. Nous sommes quasiment convaincus que c’est l’extrême droite», affirme Nathan, un représentant de l’Union pirate, qui s’inquiète par ailleurs du sujet des libertés étudiantes : «Les universités ont toujours été des lieux ouverts au débat, on ne peut pas commencer à interdire à chaque menace.» Car cette annulation intervient le même jour que celle d’une autre conférence sur la Palestine que devait tenir Rima Hassan, candidate aux élections européennes sur la liste des insoumis, le 12 avril.