En cet hiver 2024, Boris Vallaud est assailli par les doutes, qui se déversent ce jour-là sur la table d’un restaurant près de l’Assemblée nationale. Que faire du Parti socialiste ? Doit-il essayer de le reprendre ? Et pour quoi faire ? Subsister ? Survivre ? Non, s’il y va, ce n’est pas pour s’écharper entre socialistes. C’est pour tout refonder. «Il faut tout changer, créer quelque chose de joyeux, imaginer des grands banquets, former nos militants», imagine alors le président des députés socialistes. Un an plus tard, Boris Vallaud a décidé de se lancer. Dans une tribune publiée par Libération, le député des Landes appelle à un «congrès de réconciliation et de doctrine». «Ce congrès peut être le pire ou le meilleur de nous-mêmes, écrit-il. Le pire serait la rumination du passé, le ressentiment des uns et l’esprit de revanche des autres. Le meilleur serait dans la préparation de l’avenir, un congrès de réconciliation, d’affirmation et d’idées pour nous mettre à l’heure du monde […] Ainsi réconciliés, les socialistes pourront alors unir la gauche.»

Le socialiste a longtemps hésité. «Boris, c’est le meilleur», dit-on depuis des années au PS en levant les épaules, déçu de devoir se priver du talent d’un homme trop prudent. Cet hiver 2024, alors que