Après plusieurs mois de campagne électorale, les adhérents du parti Les Républicains (LR) élisent ce samedi et dimanche leur nouveau président. Les adhérents à jour de cotisation doivent départager Laurent Wauquiez, président du groupe parlementaire baptisé «la Droite républicaine» à l’Assemblée nationale, et Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur et ancien patron des sénateurs LR au Sénat.

D’ordinaire, le président de feu l’UMP est élu pour cinq ans. Mais c’était sans compter Eric Ciotti, son ralliement au Rassemblement national lors de la campagne des législatives post-dissolution et son refus d’abandonner la présidence, se retranchant même dans son bureau des heures durant. Le Niçois avait finalement quitté le parti et sa fonction en septembre dernier, nécessitant la convocation d’un nouveau scrutin.

Cependant, entre cette déconvenue et le score de Valérie Pécresse aux élections présidentielles de 2022, le pire de l’histoire de la Ve République pour cette famille politique (4,78 % des voix), le parti ne comptait plus que 44 000 adhérents comptés par le parti en début d’année. Finalement, à la faveur d’une intense campagne d’adhésion dans un contexte de campagne pour ce congrès, 121 617 militants pourront, selon la direction du parti, prendre part au scrutin ce week-end.

Pour cette élection, les électeurs voteront par voie électronique. Principalement «à distance» depuis un ordinateur, une tablette ou un téléphone, et éventuellement «sur place» depuis un ordinateur mis à disposition dans un bureau de vote local. «Le secret du vote sera assuré tout au long du processus électoral, garantissant que l’identité de l’électeur ne pourra pas être mise en relation avec l’expression de son vote», assure le guide électoral du parti.

Ce document détaille également la sécurité du vote, garantie par un double système d’identification. Chaque adhérent recevra peu de temps avant l’ouverture du scrutin un code d’accès par mail, et un mot de passe par SMS. Les militants devront par ailleurs être en possession de leur numéro d’adhérent reçu au préalable. Des mesures contraignantes afin de se prémunir contre de nouvelles polémiques, voire d’une guerre fratricide comme la droite en a connu. Lors de la primaire de décembre 2021 qui avait désigné Valérie Pécresse comme candidate du parti à la présidentielle, des «manœuvres frauduleuses visant à gonfler le corps électoral» avaient été révélées a posteriori par Libération. Cette famille politique est également marquée par le conflit entre François Fillon et Jean-François Copé pour la présidence de l’UMP en novembre 2012.

Ce dimanche 18 mai, le dépouillement du scrutin aura lieu «dès la clôture du vote», à 18 heures. La proclamation des résultats par la «Haute Autorité», composée de huit membres (juristes, députés, anciens députés), interviendra peu de temps après. Si «aucun candidat n’a obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour», donc ici en cas d’égalité stricte entre Wauquiez et Retailleau, un second tour sera organisé les 24 et 25 mai.

Si, au cours de ces opérations électorales, la Haute Autorité «constate l’existence d’irrégularités» – par ses propres contrôles ou après réclamation d’un candidat ou d’un électeur –, elle peut «soit maintenir lesdites opérations, soit […] prononcer leur annulation totale ou partielle».