Et l’extrême droite sauva le candidat d’Emmanuel Macron. En annonçant leur abstention surprise à l’issue de l’audition de Richard Ferrand à l’Assemblée nationale ce mercredi matin, les seize députés du Rassemblement national et leurs deux alliés ciottistes membres de la commission des lois ont ouvert les portes du Conseil constitutionnel à l’ancien socialiste. Avec 58 votes contre parmi les 97 suffrages exprimés à l’Assemblée et au Sénat, Ferrand arrive une toute petite voix sous la barre des trois cinquièmes de votes négatifs, qui auraient signifié le rejet de sa nomination. Dans le détail, 32 députés sur 57 ont voté contre, de même que 26 sénateurs sur 40.
A peine le résultat annoncé par la présidente Les Républicains de la commission des lois du Sénat, Muriel Jourda, le débat rebondit sur la légitimité de Ferrand à occuper la présidence du Conseil constitutionnel. «Pour l’instant, rien ne s’oppose à ce que le président de la République le nomme comme membre», commente Jourda, suggérant à Emmanuel Macron de nommer l’un des huit autres membres à la tête de l’institution. «Même si théoriquement le Président a le droit de procéder à sa nomination, je pense qu’il doit revoir son choix», renchérit la sénatrice écologiste Mélanie Vogel. «Alain Juppé, ou d’autres, que sais-je !