Sous les ors de la salle du Congrès, logée dans l’aile du Midi du château de Versailles, elles prendront place, ce lundi après-midi, seize ans après la dernière révision constitutionnelle. Aurore Bergé, ministre déléguée à l’Egalité entre les femmes et les hommes, écoutera, au banc du gouvernement, les discours, pour la première fois sous la présidence d’une femme, Yaël Braun-Pivet, à la tête de l’Assemblée nationale. L’ancienne sénatrice communiste Laurence Cohen se glissera à la tribune des invités. Assises par ordre alphabétique parmi les 925 parlementaires, la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, sa collègue socialiste Laurence Rossignol, la députée insoumise Mathilde Panot savoureront ce moment, déjà qualifié d’historique. Et se reconnaîtront.
Editorial
Pour remporter cette «victoire parlementaire et féministe», selon Laurence Rossignol, il a fallu s’armer de patience, batailler, accepter de s’effacer, faire fi des étiquettes partisanes, lever des doutes. A l’heure de graver dans la Constitution ces mots – «La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse» –, chaque parti réclame sa part de maternité. Les communistes rappellent que ce sont leurs sénatrices, Laurence Cohen et Eliane Assassi, qui ont déposé, en 2017, la première proposition de loi constitutionnelle visant à inscrire le droit à l’IVG dans la loi fondamentale. La France insoumise célèbre la «loi Panot»,