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Consultations : les insoumis n’iront pas à l’Elysée, les écolos et les communistes oui

Dans un communiqué publié tard vendredi 6 décembre, le coordinateur national de LFI, Manuel Bompard, annonce le refus de LFI d’aller voir le chef de l’Etat lundi. Au contraire des Verts et du PCF.
Les députés insoumis Mathilde Panot, Paul Vannier et Manuel Bompard mercredi 4 décembre à l'Assemblée nationale. (Sarah Meyssonnier/REUTERS)
publié le 7 décembre 2024 à 12h49
(mis à jour le 7 décembre 2024 à 16h06)

C’est non pour les uns, oui pour les autres. Contacté vendredi 6 décembre dans la soirée par l’Elysée, après l’entrevue entre Emmanuel Macron et les représentants du Parti socialiste, le coordinateur national de La France insoumise, Manuel Bompard, a fait savoir dans un communiqué qu’il n’irait pas au «rendez-vous» proposé lundi 9 décembre pour, estime-t-il, «participer à des négociations gouvernementales avec la droite». «Nous n’acceptons pas le coup de force du président de la République qui a refusé de reconnaître le résultat des dernières élections, justifie-t-il. Nous n’acceptons pas que soit qualifié d’antirépublicain le recours à la motion de censure, alors que celle-ci est la contrepartie prévue par la Constitution en cas de refus de passage en force d’une loi par 49.3.»

Les écologistes ont attendu, eux, ce samedi midi pour donner leur réponse : leur secrétaire nationale, Marine Tondelier, et les deux présidents de groupe, Cyrielle Chatelain (Assemblée) et Guillaume Gontard (Sénat) « se rendront à ce rendez-vous pour y avoir une discussion exigeante de méthode avec le Président de la République », préviennent les Verts dans un communiqué rédigé après consultations internes. Au Parti communiste, le secrétaire national Fabien Roussel et les deux présidents de groupe parlementaires (André Chassaigne pour l’Assemblée et Cécile Cuckierman pour le Sénat) sont attendus pour 10 heures lundi.

Écologistes, insoumis et communistes avaient été laissé, au départ, en dehors des consultations du chef de l’Etat pour tenter, au lendemain de son allocution de jeudi, un « gouvernement d’intérêt général ». Sur demande des socialistes reçus vendredi, le président de la République a accepté d’élargir les consultations aux autres partis du Nouveau Front populaire (NFP).

« Combines »

Manuel Bompard maintient ainsi la position des insoumis : pas question d’aller, comme l’a tweeté Jean-Luc Mélenchon, participer à des « combines » à l’Elysee. Dans son communiqué, le député des Bouches-du-Rhône réclame toujours le départ du chef de l’Etat pour «rendre au peuple son pouvoir de décision clair et indiscutable par le vote». Et prend un peu plus ses distances avec ses alliés du Nouveau Front populaire. «En toute hypothèse, il n’est pas question de renier le mandat que les électeurs nous ont donné, écrit Bompard dans ce même communiqué. Nous ne braderons [pas] le programme sur lequel ont été élus tous les députés du [NFP] pour participer à un gouvernement. Nous ne gouvernerons pas avec les partis présidentiels et de la droite traditionnelle alors que nous venons de censurer leur programme.»

Critiquant la position du PS prêt à amender sa position sur la réforme des retraites – un «gel» assorti d’une «conférence de financement» avant une «abrogation» – Bompard prévient encore ses partenaires : «Aucun accord entre un parti du [NFP] et les partis présidentiels ne nous engagerait. […] Aucune discussion autre que la nomination d’un gouvernement du [NFP] ne saurait avoir lieu avec le chef de l’Etat.» Ce qui a, au moins, le mérite d’être clair.

Les écologistes, eux, disent se rendre à l’Elysée pour réclamer la nomination d’« un Premier ministre ou une Première ministre issu·e des rangs de la gauche et des écologistes. » « Dans l’impasse politique dans laquelle notre pays se trouve, la stabilité de ce gouvernement ne peut exister que dans un dialogue avec les partis qui ont participé au Front républicain », écrivent-ils, estimant « qu’il est possible de dégager une majorité au Parlement pour se donner un cadre budgétaire pour 2025 fondé sur la justice sociale et environnementale ». Plus proche donc de la position des socialistes que celle des insoumis, les écologistes affirment vouloir « agir pour obtenir dans les prochains mois des avancées concrètes pour les Français, qui améliorent leur quotidien (…) avec une attention particulière portée aux classes populaires et à la sauvegarde de l’emploi. »

Mise à jour à 15h49 avec la confirmation de la présence des communistes à l’Elysée lundi.