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Au Comptoir de Chez Pol

Contrairement à la ligne de LFI, le député David Guiraud ne veut pas désarmer la police municipale

Indiscrétions piquantes, maladresses vaches ou douces confessions : chaque jour, retrouvez les brèves qui auscultent le monde politique.
David Guiraud assiste à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 19 mars 2025. (Magali Cohen/Hans Lucas.AFP)
publié le 8 juillet 2025 à 11h38

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Lui maire

LFI a le don pour se mettre tout le monde à dos. Dernier exemple avec la proposition de Mathilde Panot, la cheffe des députés insoumis, de supprimer la vidéosurveillance et de désarmer la police municipale, arguant que cela signifie toujours moins de moyens pour la police nationale. De quoi faire bondir sans surprise la droite et l’extrême droite. Mais pas que. Hier, c’est aussi le PS, par la voix d’Olivier Faure, qui a refusé de soutenir cette proposition subversive. Mais il n’est pas le seul non plus. Le député mélenchoniste David Guiraud, candidat aux municipales à Roubaix et d’une loyauté implacable à la ligne du parti, s’est aussi démarqué de sa boss à l’Assemblée, autant sur la vidéosurveillance que sur l’armement de la police municipale. «Notre mouvement n’est dans l’absolu pas favorable à son armement. Cependant, la réalité locale impose de ne pas désarmer la police de Roubaix», explique le député du Nord à l’Opinion, ajoutant : «Au moins tant que l’Etat n’aura pas pris ses responsabilités en matière de renforcement des effectifs, de formation et d’équipement de la police nationale, désarmer la police municipale roubaisienne n’est pas envisageable.» On en a connu à LFI qui ont été purgés pour moins que ça.

Mal-être

L’annonce de la mort du député LR Olivier Marleix, retrouvé pendu hier à son domicile, a plongé l’Assemblée dans la stupeur et la tristesse, les hommages unanimes de tous bords à l’ancien président du groupe de droite s’étant multiplié toute la journée. Les circonstances de sa mort sont encore inconnues mais l’hypothèse du suicide est privilégiée. Et déjà, certains pointent le climat à l’Assemblée et la souffrance de nombreux élus. «Il y a beaucoup de députés qui vont mal, a commenté dès hier soir l’écolo Sandrine Rousseau au Palais-Bourbon. Les tensions politiques sont importantes. C’est un milieu de violence, l’hémicycle et l’Assemblée.» Sur France 2 ce matin, le communiste Fabien Roussel pointe aussi du doigt la question de l’état de santé, notamment mentale, des députés. «Nous sommes sur un fil. On prend beaucoup de coups. Si on n’a pas la carapace solide, on peut basculer.» Ce sujet a imprégné la dernière législature ; il traverse également celle-ci. Sur BFM TV, l’insoumis Eric Coquerel met aussi en lumière l’état de stress et de tension permanent au sein de la Chambre basse depuis la dissolution. Il refuse cependant de faire un quelconque lien avec la mort de Marleix. Même choix pour le vice-président de l’Assemblée, le macroniste Roland Lescure. «C’est la vie qui est dure, juge-t-il sur France Info. […] La vie politique, c’est pas facile non plus.»

Les vrais savent

Emmanuel Macron n’est jamais mieux servi que par lui-même, lui qui rouspète régulièrement en privé (voire en public) contre ses ministres et même le Premier d’entre eux. Hier, c’est donc le Président himself qui s’est chargé de débriefer, «en audioconférence» auprès d’une poignée de journalistes, le conseil de défense du matin sur «l’entrisme islamiste», relate l’Opinion. Une démarche rarissime à double titre : ce sont d’habitude des conseillers qui se chargent de la besogne, et les conseils de défense demeurent toujours confidentiels. Le chef de l’Etat voulait donc faire connaître lui-même les mesures arrêtées et son contentement devant la nouvelle copie présentée par les ministres, après une première version qu’il avait sévèrement tancée fin mai. «J’ai félicité le gouvernement du très bon travail fourni. Ce que j’ai demandé à creuser a été fait», a-t-il cette fois caressé, selon le Parisien. Un satisfecit qui s’adresse donc aussi à sa propre personne.