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Analyse

Contre la perspective d’une censure, Barnier joue l’opinion publique

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Menacé de chute dès mercredi, après l’adoption du PLFSS par 49.3, le Premier ministre dit «travailler pour les Français» en misant sur le fait que ces derniers n’approuvent pas le spectacle parlementaire.
Michel Barnier au congrès des maires de France, à Paris le 21 novembre. (Albert Facelly/Libération)
publié le 1er décembre 2024 à 19h38

Des agités dans leur bocal. C’est grosso modo ce qu’ont perçu les Français du chaotique débat parlementaire sur le budget. «A l’extérieur, personne ne parle de nous, ou pour dire : “C’est le bordel.” Pour les gens, ce qu’on fait n’existe pas», lâche un député Ensemble pour la République. Depuis qu’ils ont retrouvé l’Assemblée, les élus sont frappés de ce contraste : l’hystérie qui gagne l’hémicycle tranche avec la profonde indifférence que leur renvoient les électeurs en circonscription. Déçus par la mise en échec du Rassemblement national (RN) par le front républicain, dégoûtés par le choix d’un Premier ministre ne reflétant pas la victoire du Nouveau Front populaire (NFP), ou simplement perdus, beaucoup de ceux qui avaient participé à la mobilisation exceptionnelle des 30 juin et 7 juillet semblent avoir décroché. «Les Français ne comprennent ni la dissolution, ni les résultats des législatives, ni ce gouvernement, ni notre attitude vis-à-vis de ce gouvernement», confirme une députée macroniste. «Les retours que j’ai sur le “spectacle” donné à l’Assemblée sont très négatifs. C’est aussi pour cela que Michel Barnier a voulu s’adresser aux Français alors que son sort dépend des parlementaires», ajoute Olivier Falorni, député apparenté Modem.

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