A peine envisagée pour la Corse, la question de l’autonomie fait déjà rêver ailleurs sur le continent. En déplacement sur l’île de beauté ce jeudi 28 septembre, le chef de l’Etat a ouvert la voie à «une autonomie de la Corse dans la République». Concrètement, la Corse aurait droit à un statut particulier, ainsi qu’un article spécifique dans la Constitution. Une demande de longue date pour les nationalistes corses et leur chef de file, Gilles Simeoni, à la tête de l’exécutif de la collectivité unique. «Nous avons un président de la région Corse qui est volontaire, responsable, fiable. Il faut que le président de la République puisse conclure une avancée qui soit forte pour la Corse et pour ses habitants», a estimé Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, en marge du congrès des Régions de France, qui débute à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).
Interview
Delga en a ainsi profité pour exiger «de différencier les actions entre territoires». «Une région qui a quatre départements, ce n’est pas la même dynamique ou organisation qu’une autre qui en a douze ou treize», a-t-elle réclamé. Plus de décentralisation, oui, mais tout en restant «dans la République une et indivisible, pas pour aller vers l’indépendantisme», tempère la socialiste. Avant de conclure : «Je suis certaine que cette ouverture pour la Corse sera bénéfique aussi pour les territoires d’outre-mer, la Bretagne et d’autres régions.»
La Bretagne justement, dont le président (ex-PS) Loïg Chesnais-Girard, a lui aussi esquissé des désirs d’autonomie : «J’entends que le président de la République parle de plus de liberté, d’autonomie pour la Corse, pour agir dans des domaines importants comme le logement, les langues ou d’autres sujets, eh bien nous demandons la même chose.» Exigeant lui aussi plus de décentralisation, le Breton a remis à Elisabeth Borne un rapport à ce sujet. «Il n’y a pas des élus matures et responsables d’un côté qui peuvent avoir des droits d’agir au quotidien pour leurs habitants et d’autres élus qui vont rester dans un centralisme passéiste», fait-il valoir. Le dossier corse à peine réouvert, c’est toute la question de la décentralisation qui devrait s’inviter sur le bureau du chef de l’Etat.