Le Mans, 2014. Dans le microcosme des barons locaux sarthois, deux inconnues font irruption dans la bataille des municipales. Marlène Schiappa a 32 ans. Le maire (PS) sortant, Jean-Claude Boulard, a repéré cette blogueuse compulsive, féministe avant l’heure #MeToo, élevée dans une famille de militants trotskistes. Issue de la société civile : parfaite pour incarner le renouvellement. A 39 ans, Christelle Morançais est son miroir inversé. Cette libérale pur sucre venue du privé est tombée dans la politique par hasard, en pleines bisbilles de la fédération UMP du coin. Pour déloger l’édile rose, le parti l’a préférée à Alain Pigeau, un avocat de la bonne société mancelle, 65 ans. «A cette époque, Morançais, c’est la nouvelle riche, se souvient un observateur de la campagne. Tout ce que la bourgeoisie bon teint déteste. La jeune entrepreneure qui fait de l’immobilier, c’est plus sale que l’avocat ou le médecin !» Sur ces terres fillonistes, Morançais détonne, mais parvient à imposer un second tour au sortant. Si ell
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Coupes dans les budgets culturels dans les Pays-de-la-Loire : Christelle Morançais, l’ascension discrète d’une présidente à la main de fer
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La présidente de la région Pays-de-la-Loire, Christelle Morançais, pendant le vote du budget 2025 au conseil régional, le 20 décembre 2024. (Thomas Louapre/Divergence)
par Victor Boiteau
publié le 20 décembre 2024 à 20h11
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