Généralement, un Premier ministre ne vient pas sur un plateau de JT pour tailler le bout de gras sans raison. Invité du journal de 13 heures de TF1 ce jeudi, Jean Castex a bien rendu hommage à Jean-Pierre Pernaut, disparu la veille. Mais il est surtout venu formuler plusieurs annonces aux Français, aussi bien positives sur le front du Covid-19, que pessimistes à propos des conséquences de la guerre en Ukraine. En voici l’essentiel.
Le pass vaccinal et le port du masque levés le 14 mars
L’allégement des mesures sanitaires en France avait été annoncé pour la mi-mars si les conditions sanitaires le permettaient. C’est le cas aujourd’hui, juge le Premier ministre. «La situation s’améliore grâce à nos efforts collectifs, les conditions sont réunies pour une nouvelle phase d’allègement des mesures», a posé Jean Castex en préambule. Puis il a détaillé plusieurs allègements.
A partir du lundi 14 mars, le pass vaccinal est «suspendu partout où il s’applique, dans les restaurants, dans les théâtres…», a annoncé le Premier ministre. Précisant toutefois que le pass sanitaire restait en vigueur dans les établissements santé, les Ehpad ou les maisons du handicap, qui accueillent personnes fragiles. L’obligation vaccinale pour les soignants demeure également en vigueur.
Deuxième mesure : le port du masque ne sera plus obligatoire dans tous les lieux où il l’était jusqu’alors, «à l’exception des transports collectifs, compte tenu de la promiscuité», précise Jean Castex. Y compris en milieu scolaire, comme nous l’indique le ministère de l’Education nationale : « La déclinaison de ces mesures en milieu scolaire est la levée de l’obligation du port du masque en intérieur pour tous les élèves et les personnels des 1er et 2d degrés ». Là encore, la mesure s’applique à partir du lundi 14 mars. «Nous avons voulu faire simple», justifie le Premier ministre.
Des concertations face à la crise économique
Jean Castex a aussi dessiné les contours du «plan de résilience» annoncé mercredi soir par Emmanuel Macron et destiné à amortir les turbulences économiques provoquées par la guerre en Ukraine. «Le mandat est de protéger nos concitoyens et l’économie française», cadre le Premier ministre, qui dresse une analogie avec le fameux «quoi qu’il en coûte» déclenché au début de la crise du Covid-19. Il estime néanmoins que «la crise que nous subissons n’est pas la même que la crise sanitaire : on a perdu 8 % de PIB en 2020, on ne devrait pas en être là avec crise actuelle».
Puis le Premier ministre a détaillé sa méthode : «nous identifions tous les secteurs concernés, aéronautique, agriculture, automobile, transport aérien», qui pourraient être affectés par la crise en Ukraine. «L’évaluation de l’impact dépend des mesures de sanctions mais aussi de celles de contre-sanctions que va prendre la Russie», estime Jean Castex, qui souligne que «le travail est technique actuellement». Une fois qu’il sera bouclé, le Premier ministre va «concerter l’ensemble des filières en début de semaine».
Jean Castex doit aussi rencontrer les «partenaires sociaux» car au-delà des filières en question, certaines conséquences économiques vont toucher l’ensemble des Français. «Il y aura des conséquences sur le pouvoir d’achat, avec les prix de l’énergie, le pétrole, le gaz et l’électricité», a détaillé le Premier ministre, qui rappelle que «c’est du gaz russe que l’Europe est la plus dépendante».
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La carte diplomatique en Ukraine
Outre l’aspect économique, Jean Castex a donné les dernières informations sur les développements de la guerre en Ukraine. «Il est absolument indispensable de poursuivre l’échange diplomatique», estime le Premier ministre, qui assure ce jeudi matin qu’Emmanuel Macron s’est entretenu avec Poutine «à la demande» de ce dernier. «Ils ont évoqué des questions humanitaires. Mais Poutine campe sur ses positions et sur sa volonté de reddition de l’Ukraine, ce qui n’est pas acceptable», raconte Castex, qui précise que «nous sommes aussi en lien permanent avec le président ukrainien».
«La situation sur le terrain est très défavorable, les bombardements s’intensifient, avec des objectifs civils à côté des infrastructures», a encore décrit Jean Castex. Et celui-ci de marteler la position de la France : «On n’est pas dans logique de guerre, mais de désescalade, de recherche de la paix par le dialogue».
Mise à jour : à 14 h 34, avec le résumé de l’ensemble des propos de Jean Castex.