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Le Libé des historien·nes

Crise politique : le général de Gaulle hante à tue-tête les politiques

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Beaucoup de responsables politiques actuels continuent de se revendiquer du premier président de la Ve République. Il faudrait, pourtant, s’émanciper d’un personnage d’une époque bien différente à la nôtre.

Le général de Gaulle en 1954. (AFP)
Par
Yannick Pincé
Maître de conférences, Université Sorbonne nouvelle
Publié le 08/10/2025 à 21h06

A l’occasion des «Rendez-vous de l’histoire», qui se tiennent à Blois du 8 au 12 octobre 2025, les journalistes de Libération invitent une trentaine d’historiens pour porter un autre regard sur l’actualité. Retrouvez ce numéro spécial en kiosque jeudi 9 octobre et tous les articles de cette édition dans ce dossier.

Réinventer, usurper de Gaulle, est un sport national. Deux enjeux questionnent son héritage : la crise politique et la défense. Notre incapacité à imaginer des remèdes proviendrait-elle d’une malédiction gaulliste ? Les fameux boomers s’en rappellent, tout allait mieux aux débuts de la Ve République : stabilité politique, sortie de la guerre d’Algérie, prospérité et une France respectée sur la scène internationale en particulier avec la bombe atomique. Certes les Trente Glorieuses sont idéalisées car on a la nostalgie de son enfance. Aujourd’hui, cela aggrave les ressentiments vis-à-vis de la classe politique, construit une image de déclin qui irrigue les strates de la société et pose la question de la recherche du nouveau de Gaulle.

Différencier le gaullisme de ce qui est gaullien

Or, dans la crise politique intérieure et dans le retour des menaces géopolitiques, nous vivons dans l’illusion du passé. Outre ses faces sombres, la Ve République a été parlementaire à ses débuts : les budgets de défense étaient diffici