Menu
Libération
Récit

Crise politique : Macron marche seul

Réservé aux abonnés

Flagellé par deux de ses anciens Premiers ministres, à bout d’oxygène politique, le chef de l’Etat doit choisir entre de lourdes concessions à la gauche et de nouvelles législatives anticipées, potentiellement ravageuses pour son camp.

Emmanuel Macron et Elisabeth Badinter au Panthéon, le 6 octobre. (Ludovic Marin/AFP)
ParJean-Baptiste Daoulas
Journaliste politique
Laure Equy
Publié le 07/10/2025 à 21h09

Est-ce qu’on négocie mieux avec un pistolet sur la tempe ? Comme un rappel que l’on arrivait à la moitié du compte à rebours, l’Elysée a fait savoir qu’Emmanuel Macron avait reçu mardi Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, les présidents de l’Assemblée et du Sénat. Ce qui ressemble beaucoup à des consultations préalables à une dissolution, au cas où le Premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu, ne parviendrait pas à former en quarante-huit heures la «plateforme d’action et de stabilité» exigée lundi soir par le chef de l’Etat. L’entourage de Braun-Pivet assure que l’activation de l’article 12 de la Constitution n’était pas au menu de l’échange. Mais la nervosité générale est attisée par le flou des protagonistes de ce vaudeville d’Etat, où chacun veut se montrer ouvert… en menaçant tout le monde. Retranché à l’Elysée, le Président veut-il arracher un accord aux socialistes, reçus par Lecornu ce mercredi à 10 heures ? Ou cherche-t-il seulement à préparer les esprits à de nouvelles législatives anticipées ?

«Arracher le dossard Macron»

Et «Brutus et Judas», comme on surnomme désormais Gabriel Attal et Edouard Philippe