Menu
Libération
Missive

Critiqué pour le flou de sa feuille de route, Bayrou dégaine un programme

Dans un courrier adressé à l’Assemblée et au Sénat, le Premier ministre promet, pour les semaines à venir, l’ouverture d’une série de chantiers sur l’éducation, la santé, les finances publiques et contre la bureaucratie.
Le Premier ministre français François Bayrou participe à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 19 mars 2025. (Thibaud Morritz /AFP)
publié le 22 mars 2025 à 11h25

La corde était manifestement sensible. Alors qu’Edouard Philippe a récemment estimé qu’aucune réforme d’envergure ne pourrait être lancée dans les deux ans à venir, François Bayrou a répondu aux piques de son prédécesseur à Matignon. Dans un courrier adressé aux présidents des deux chambres et aux présidents des groupes parlementaires, et transmis samedi à la presse, le Premier ministre présente un «programme de travail du gouvernement pour les semaines à venir».

Dans ce courrier, tout en concédant que l’agenda parlementaire ne lui «laisse […] guère de marges de manoeuvre […] d’ici la fin du printemps», Bayrou juge possible d’engager des «réformes importantes ne rel[evant] pas forcément du domaine de la loi». En matière d’éducation, des «annonces structurantes» sont promises pour le courant de la semaine prochaine, «en particulier pour la formation des enseignants et la reconquête de l’écrit». Dans «les jours qui viennent» également, le gouvernement doit «apporter des réponses à la question des déserts médicaux».

A partir du mois d’avril, le Premier ministre souhaite associer «les citoyens, les acteurs économiques [et] la société civile» au «combat contre la bureaucratie» : «C’est eux qui auront la charge d’exposer directement aux administrations les incompréhensions et les tracasseries que notre système leur impose». Pour le même mois enfin, est annoncée une «conférence nationale des finances publiques», censée poser les jalons des futurs budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale. Dans le cadre de cet exercice, écrit Bayrou, «le gouvernement entend faire des choix en toute transparence, en offrant à chaque force politique la possibilité de contribuer à cette œuvre de rétablissement».

Le Premier ministre confirme en outre deux chantiers déjà annoncés : une revue de l’efficacité des politiques publiques, qui doit voir l’Etat évaluer, et si nécessaire remettre en cause, l’ensemble de ses missions ; et le déjà controversé débat public sur l’identité nationale, à une date encore non précisée.