«L’engagement politique ne saurait justifier les raids numériques. Face à une vague de cyberharcèlement incluant des menaces de mort, j’ai déposé plainte et demandé à Twitter d’agir.» Dans un tweet posté samedi, la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a annoncé avoir porté plainte après avoir reçu plusieurs menaces de mort et autres messages haineux ces derniers jours.
«Twitter restant dans l’inertie, j’ai fait passer mon compte en privé. En suis la première navrée», a-t-elle précisé, sans indiquer si elle comptait rendre à nouveau son profil public ultérieurement. Depuis samedi, seuls les abonnés approuvés par la ministre peuvent désormais accéder à ses contenus.
Dépôts de plaintes «systématiques»
Ce n’est pas la première fois que Marlène Schiappa porte plainte après avoir été harcelée sur les réseaux. Elle avait déjà enclenché une procédure en janvier 2019, après avoir affiché publiquement son mécontentement face à la cagnotte ouverte organisée en soutien à Christophe Dettinger, l’ex-boxeur gilet jaune dont les coups de poing aux forces de l’ordre avaient été vus par des millions de personnes. Son opposition avait entraîné une pluie d’insultes et de menaces à son encontre sur les réseaux. «J’ai déposé une plainte, ce n’est pas la première hélas, mais en général je n’en parle pas. J’en ai déposé plusieurs, il y a eu des procès, certaines personnes ont déjà été condamnées, assurait-elle alors au micro de France Inter. Comme beaucoup de femmes en politique, je suis la cible d’opérations de menaces, de menaces de mort, de cyberharcèlement ciblé, d’appels haineux, menaçants, injurieux.»
.@MarleneSchiappa ""Depuis 18 mois je suis la cible de menaces comme beaucoup de femmes en politiques" #le79inter pic.twitter.com/k2GTazwAkQ
— France Inter (@franceinter) January 10, 2019
«Des plaintes sont systématiquement déposées. Aucune menace de mort, aucun appel au suicide, aucune immondice comme on peut le voir, n’entamera sa détermination d’agir et de s’élever contre ces attaques», expliquait à l’époque son cabinet auprès de France Info.
En déposant plainte pour cyberharcèlement, la ministre déléguée à la Citoyenneté s’appuie sur la loi d’août 2018 qui porte son nom, et qui sanctionne le délit de harcèlement en «meute» alors que le délit de cyberharcèlement existe, lui, depuis 2014.