Certains ont appelé cette fin de printemps «la paix des braves». Le 21 mai, la mort de Bernard Pignerol, fondateur de SOS Racisme, ancien du Parti socialiste mais aussi ami proche et compagnon de route politique de Jean-Luc Mélenchon, «a provoqué un consensus implicite pour faire une trêve humanitaire entre la bande de SOS et la bande insoumise», raconte un socialiste. Aux funérailles, «il y avait donc les deux Guiraud», poursuit le même élu. Le père, Daniel, ancien maire PS des Lilas (Seine-Saint-Denis) et ami proche de Pignerol, qu’il connaît depuis les années 80. Et le fils, David, jeune député LFI qui, comme beaucoup au sein de sa génération, considérait le conseiller d’Etat comme une figure tutélaire du mouvement insoumis, sans vraiment le connaître. «Il paraît qu’il a dit un jour à mes parents que j’étais “un des durs”, je l’ai pris comme un compliment», raconte David Guiraud. Ce 11 juin, avant la cérémonie, père et fils se retrouvent attablés ensemble dans un café près du Père-Lachaise. «Il y avait beaucoup de socialistes, c’était marrant comme assemblage, c’est très rare que je me retrouve avec des mil