Ce vendredi matin, le kilo de coquilles Saint-Jacques s’achète 2,50 euros ; celui de maquereaux 90 centimes. Ici, c’est le «Wall Street du poisson», résume Gildas Dubois, le chef de service de la criée de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), le plus gros port de pêche en France avec près de 30 000 tonnes de poissons débarquées par an. Dans la salle des ventes, les acheteurs, des mareyeurs et poissonniers scrutent les cadrans en silence. Raies, encornets, soles… C’est le royaume de la mer. C’est aussi le symbole de cette «France qui se lève tôt» chouchoutée par la droite.
Serrage de paluches
Le président du parti Les Républicains (LR), Eric Ciotti, et la tête de liste pour les européennes de juin, François-Xavier Bellamy, pointent le bout de leur nez à 5 heures du matin. Les mouettes crient. A l’intérieur de la criée, le duo se fait raconter le fonctionnement des enchères, avant de filer dans la halle, entre les caisses de sardines et le ballet des chariots élévateurs. Ciotti s’occupe du serrage de paluches. Bellamy, qui siège à Strasbourg au sein de la commission pêche, écoute les hommes de la mer se plaindre du prix du carburant, des zones d’exclusion les empêchant de pêcher dans certains coins de la Manche, de la «concurrence déloyale» des autres pays européens… La discussion est flu