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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Dans le vestiaire de la droite française : des costumes trop grands pour ses leaders

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Bruno Retailleau, Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand... Ceux qui, chez LR, visent la présidentielle puisent dans les habits d’antan de leur famille politique pour mordre sur l’électorat de Marine Le Pen.
Pour l’imaginaire de droite, la présidentielle reste ce moment fondateur, cette rencontre, comme disait De Gaulle, entre le peuple, un homme et les circonstances. (Corentin Fohlen/Libération)
publié le 3 septembre 2025 à 5h17

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La droite LR, c’est un magasin de fringues vintage dans lequel errent une poignée de présidentiables autodésignés qui se cherchent un style. Un magasin spécialisé en accoutrement de présidents. Il y a les grands uniformes de De Gaulle pour incarner le recours et la réserve de la République ; les queues-de-pie des portraits officiels qui disent la lignée historique des grands hommes ; les costards de Chirac aux larges épaules Guy Laroche et Christian Dior, habits de président BG mais sans personnalité stylistique, l’avantage du passe-partout qui ne choque personne ; le gris classique et le chapeau d’homme mystérieux de Mitterrand pour rassurer tout en intriguant, proximité et distance, les deux ingrédients de l’autorité naturelle ; les mocassins à talonnettes à glands de Sarkozy pour faire plus grand, plus riche, plus successful. Toutes les sortes d’accoutrements d’incarnations sont dans ce dressing LR, parti destiné à fabriquer un Président.

Les trois acheteurs du moment qui déambulent dans ce fatras sont Bruno Retailleau, Laurent Wauquiez et Xavier Bertrand. Chacun se construit un personnage. Et en ce moment critique,