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Enquête

Dans les cabinets ministériels du macronisme, le grand appel d’air vers le secteur privé

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Un an et demi seulement après la réélection du chef de l’Etat, de nombreux collaborateurs quittent déjà leurs fonctions. Fatigue, manque d’enthousiasme, proximité avec le monde des affaires, peur du vide de l’après-Macron : les raisons multiples de ce phénomène dessinent un pouvoir qui s’essouffle.
Olivier Dussopt, ministre du Travail, a vu son conseiller chargé des retraites, Léo Roesch, quitter sa fonction pour Axa. (Denis Allard/Libération)
publié le 4 décembre 2023 à 18h00

C’est une somme de mouvements qui commence à virer au phénomène. Comment la qualifier : fuite, transhumance, exode ? Le 27 novembre, Bruno Clément-Ziza a quitté la direction de cabinet de la ministre déléguée à l’Enseignement et à la Formation professionnels, Carole Grandjean, pour diriger l’Afep, le puissant lobby des grandes entreprises françaises. Le 31 octobre, la conseillère PME, consommation et concurrence d’Emmanuel Macron à l’Elysée et d’Elisabeth Borne à Matignon, la normalienne Julia Clavel, a rejoint le groupe de cliniques et maisons de retraite Orpea pour en devenir la directrice des fusions-acquisitions. Le 18 octobre, la conseillère Europe du président de la République, Garance Pineau, mettait les voiles en direction du Medef, nommée directrice générale de la principale organisation patronale.

Quelques jours plus tôt, c’était un autre normalien, Léo Roesch, conseiller chargé des retraites auprès du ministre du Travail, Olivier Dussopt, qui partait chez l’assureur Axa pour y occuper la fonction de «responsable innovation et impacts sociétaux». Tout récemment, le 8 novembre, une conseillère du ministre chargé des Relations avec le Parlement, Justine Soussan, quittait le cabinet de Franck Riester pour diriger les affaires publiques – c’est-à-dire le lobbying