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Interview

Dans les campagnes, «la gauche est trop vue comme donneuse de leçon»

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Pour le socialiste Rémi Branco, vice-président du conseil départemental du Lot, de nombreux thèmes du quotidien dans la ruralité ne sont pas assez portés par les partis de gauche.
A Romilly-sur-Seine (Aube), qui a voté en masse pour le RN, le 18 juillet 2022. (Cyril Zannettacci/VU' pour Libération)
publié le 7 août 2023 à 7h45

Logement, transports, lutte contre les déserts médicaux… Vice-président PS du conseil départemental du Lot chargé de l’agriculture, Rémi Branco appelle les dirigeants des partis de gauche à écouter les remontées de terrain des élus ruraux pour innover dans leurs propositions et contre droite et extrême droite.

A quels signes voyez-vous que la gauche perd du terrain dans un territoire comme le vôtre ?

Dans le Lot, les habitants nous considèrent comme un département de gauche. Mais la popularité de quelqu’un comme Aurélien Pradié [député Les Républicains de la 1ère circonscription, ndlr] n’est pas anodine. Les gens ne trouvent plus tellement d’intérêt à voter pour nous… Sur le terrain, ceux qui me connaissent m’interpellent : «Qu’est-ce qu’un gars comme toi fout à gauche ? Comment se fait-il que tu sois dans leur camp ?» Pour eux, il y a un écart entre des élus locaux comme moi et les représentants de gauche qu’ils voient à la télévision. De l’autre côté, ils ne pensent pas que le Rassemblement national va leur apporter des solutions. Ils ne savent même pas vraiment ce que l’extrême droite propose. Mais ils ont l’impression qu’avec eux, au moins, ils n’auront pas d’emmerdes. La gauche, elle, est trop vue comme donneuse de leçon. Perçue comme une menace pour leurs modes de vie si jamais elle arrivait au pouvoir. Des donneurs de leçons, qui, depuis les métropoles, sont en train de leur expliquer comment il faut manger, s’habiller, se loger… Dans nos campagnes