Se lancer dans un combat politique peut réserver de mauvaises surprises. «La deuxième fois où je suis allé tracter, un vieil homme m’a craché dessus», raconte Loïc, 21 ans. L’étudiant en relations internationales à la Sorbonne était en vacances chez ses parents le soir de la dissolution, à Pignan, dans l’Hérault, là où il a grandi. Une commune de 8 000 habitants, à une vingtaine de minutes en voiture de Montpellier, bordée par les cultures de vignes et d’oliviers. Un centre-ville déserté par les commerces de proximité, où l’on ne trouve même plus de distributeur automatique de billets pour choper du liquide. Aux européennes, la liste de Jordan Bardella y a fait 38,69%.
Analyse
«Je me suis tout de suite dit qu’on pouvait perdre la circonscription [la 8e de l’Hérault, ndlr]», se remémore le jeune homme, tignasse blonde bouclée, en bras de chemise. En 2022, le candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, l’insoumis Sylvain Carrière, ne l’avait emporté qu’à 458 voix près contre Cédric Delapierre pour le Rassemblement national. En 2024, l’écart s’est resserré à 395 voix, mais chaque camp a enregistré autour de 29 000 voix au second tour, contre 19 000 il y a deux ans. Au premier tour, l’extrême droite est passée de 24,92% en 2022 à 40,12% en 2024, contre 29,35